La monnaie européenne seule à se déprécier

Mais seule la monnaie européenne s’apprécie face au Dollar

Etant donné l’ampleur du déficit extérieur des Etats-Unis, la dépréciation du dollar est inéluctable mais il aurait été souhaitable que le poids de cet ajustement soit équitablement réparti entre les autres devises. Or, seul la monnaie européenne (ou presque) s’apprécie par rapport à la devise américaine.

En effet, contrairement à la Banque Centrale Européenne, les banques centrales asiatiques achètent des titres publics américains qui viennent gonfler leurs réserves et reportent ainsi l’effort d’ajustement sur l’euro. Le dollar se retrouve en quelque sorte financé par les pays asiatiques. La part du financement du déficit américain attribué aux banques centrales de Chine, de Taiwan, du Japon, de Singapour, de l’Inde l’est à hauteur de 83 %. Les autorités monétaires japonaises et chinoises s’efforcent de ne pas laisser leur monnaie s’apprécier par rapport au dollar pour soutenir leur activité en favorisant la compétitivité de leurs exportations qui représentent le principal moteur de leur économie. Sans cette stratégie des pays asiatiques d’intervention sur le marché des changes le cours serait nettement plus soutenable.

Occulter l’importance de leurs interventions sur l’évolution du taux de change euro / dollar constituerait une faute tant l’influence apparaît grande. Le CEPII estime en effet qu’un euro serait équivalent à 1,17 dollar si toutes les monnaies s’étaient ajustées alors que dans le cas où uniquement le Yen (la monnaie japonaise) et le Yuan (la monnaie chinoise) ne s’ajuste pas l’euro devra atteindre le niveau de 1,40 dollar.